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vendredi 7 octobre 2011

Detection de mensonge

Mensonge : Propos contraire à la vérité, tenu avec dessein de tromper.



INTRODUCTION



Derrière cette définition du mot mensonge se cache un acte délibéré auquel nous sommes confrontés quotidiennement. Dans son livre The Day America told the Truth, James Patterson montre que sur 2000 américains interviewés, 91% mentent régulièrement aussi bien à la maison qu’au travail. Autant dire que le mensonge est omniprésent dans nos sociétés modernes.




Le mensonge a, la plupart du temps, une connotation négative. Il y a bien entendu les « petits » et les « grands » mensonges, ceux qui visent à cacher la vérité pour un bien, et les autres qui, sont au contraire utilisés à mauvais escient et peuvent nuire à leurs destinataires. Dès notre enfance, on nous apprend que « ce n’est pas bien de mentir ». Je crois cependant que le mensonge n’est pas forcément un mal en soi. C’est un acte avec lequel il faut apprendre à vivre.

Vous êtes-vous déjà posé les questions suivantes ?


« Est-ce que mon partenaire me trompe ? » ; « AI-je de réelles chances d’obtenir ce poste ?» « Mon fils passe-t-il bien la soirée chez son ami ? » « Est-ce que je me fais arnaquer en achetant ce produit ? » Toutes ces questions liées aux relations amoureuses, à la vie professionnelle ou encore au rôle de parents restent bien souvent sans réponse quand il s’agit de vérifier leur authenticité.

Pourtant il est possible d’obtenir très facilement une réponse sur ces sujets. En lisant l’horoscope peut-être ? Non. En apprenant à déceler les mensonges ? Très certainement. Malheureusement, j’ai pour vous une bonne et une mauvaise nouvelle. Commençons par la mauvaise. Des études ont montré que seulement 0,3% de la population est en mesure de déceler naturellement le mensonge et ce, avec une grande acuité. Autant dire qu’il y a peu de chances que vous en fassiez partie. Moi non plus d’ailleurs. Et alors la bonne nouvelle ? Et bien la voilà : une fois que vous aurez lu ce guide, vous aurez tous les outils à votre disposition pour distinguer la vérité du mensonge. Ne tardons plus, commençons :



POURQUOI CE GUIDE ?



Sur la vague de Lie to Me, la série diffusée sur M6 dont le scénario exploite la détection du mensonge, je voulais rassembler en un même guide toutes les techniques de détection du mensonge que j’utilise au quotidien.

Si comme moi, vous ne faîtes pas partie des 0,3% naturellement talentueux, ce guide vous donnera sans aucun doute un sérieux avantage. Pour savoir si votre interlocuteur vous dit la vérité, plus besoin d’instruments de torture ou d’électrocardiogrammes. On considère souvent le mensonge comme un mal. Cependant, des personnes mentent parfois pour cacher leur mal être et ont besoin d’aide en réalité. En identifiant ce mensonge, vous pourrez venir en aide à ces personnes en difficulté.

La lecture a du bon, mais s’exercer est le meilleur moyen d’apprendre. Entre la connaissance théorique et l’action, il n’y a qu’un pas. C’est celui que je vous propose de franchir et c’est pour cette raison que ce guide contient des exemples de la vie de tous les jours et également un certain nombre d’exercices à mettre en application. Ils vous permettront de vous imprégner plus rapidement des notions de ce guide. Faîtes-les !

Ce guide comprend trois parties. La première (chapitres 1 à 4) concerne l’observation. J’y explique les gestes et comportements observables traduisant un mensonge. Ici, il suffit juste de regarder et de déduire. La seconde partie (5) nécessite de votre part une attitude plus active : vous chercherez à créer chez autrui certaines émotions et mouvements que vous pourrez ensuite observer. Enfin dans une troisième partie je vous présenterai une synthèse des éléments essentiels à retenir pour devenir un as de la détection des mensonges au quotidien. Ce condensé d’une page, vous pourrez l’imprimer, le garder dans votre poche ou dans votre porte-monnaie et y revenir quand bon vous semble.

Autre point important, ce guide a seulement pour but de vous permettre de détecter les mensonges. Je décline donc toute responsabilité sur l’utilisation de ces techniques ! Une fois un mensonge repéré, à vous de voir ce que vous en faîtes.




1) OBSERVATION


Pour détecter un mensonge, il s’agit avant tout d’observer. Mais encore faut-il savoir quels indices observer chez votre interlocuteur. Pas d’inquiétude, les chapitres suivants en forment le sujet. Mais laissez-moi tout d’abord vous présenter le processus simple permettant de détecter le mensonge en observant son interlocuteur :

Prenez vos jumelles et observez ! Le simple fait de mentir entraine certaines émotions caractéristiques. Ces dernières se révèlent dans le langage corporel. En prenant la démarche inverse, c’est à dire en observant le langage corporel, on peut avoir accès aux informations sur la nature de l’émotion. S’il s’agit d’une émotion caractéristique du mensonge, c’est que la personne est très certainement en train de mentir.

Ce guide repose essentiellement sur l’exploitation de ce processus.

Cependant, certaines personnes sont devenues de véritables professionnels dans l’art de cacher la vérité, et c’est à ce moment précis que vous devez entrer en action. L’observation ne suffit plus. C’est ce que nous allons voir dans le chapitre 5 consacré aux actions permettant de mettre en relief les véritables émotions.

La première chose à faire est donc d’apprendre à observer. Il est rare d’observer de manière consciente les gens. Il est important, avant même de chercher à détecter un mensonge, de bien savoir observer. De plus, la concentration est également un facteur essentiel. Bien souvent, lorsque le mensonge nous affecte, il devient difficile de rester neutre et lucide. On se laisse vite emporter par nos émotions, occultant notre sens de l’observation.

Un bon entrainement pour apprendre à observer est de se rendre dans les endroits où les gens interagissent. Par exemple dans les aéroports, dans les gares et autres lieux publics.


En travaillant son observation chaque jour, on devient progressivement un meilleur observateur, et cette faculté consciente devient peu à peu un réflexe inconscient.

EXERCICE : Allez-vous asseoir sur un banc dans la gare la plus proche de chez vous et observez autour de vous les gens qui interagissent. Vous assisterez alors à un ballet d’émotions différentes : impatience, colère, tristesse, joie, agacement et beaucoup d’autres encore. Apprenez à les identifier.







2) LA DIRECTION DES YEUX VOUS INDIQUE LA VERITE :


La nature pour les apprentis détecteurs est bien faîte car il est difficile pour quiconque de contrôler les gestes naturellement déclenchés sous l’effet d’une émotion. Ces signaux sont émis de manière inconsciente. Il s’agit donc de les déceler en les observant.
Notre cerveau est composé de deux hémisphères, le gauche et le droit. Le premier est associé à la création, l’analyse et l’imaginaire. Le second est sollicité lorsque nous faisons appel à notre mémoire. Pour simplifier, l’élaboration d’un mensonge (imaginaire) est susceptible de produire une activité dans l’hémisphère gauche alors que l’expression d’une vérité (souvenir) activera la partie droite du cerveau.
Bien sûr si l’on pouvait observer à l’intérieur du cerveau, on pourrait comprendre si la personne ment ou non en fonction de l’hémisphère en activité. Mais il est difficile de faire passer une IRM à tous nos interlocuteurs !
Heureusement, le regard ou plus précisément la direction du regard peut traduire l’activité de l’hémisphère sollicité.
Si votre interlocuteur invente ses propos, c’est à dire avec l’hémisphère gauche en activité, il va automatiquement regarder vers la droite, donc sur votre gauche.

MENSONGE




Si à l’inverse il se remémore un événement vécu, c’est-à-dire en utilisant l’hémisphère droit, il va regarder vers la gauche et donc sur votre droite. Vous me suivez ?

VÉRITÉ

Au début j’avais un moyen mnémotechnique pour me souvenir de la direction des yeux. Le M de mensonge arrivant devant le V de vérité dans l’alphabet. Le N de nez entre les deux.
Comme nous avons une image de la notion d’évolution allant de la gauche vers la droite (la temporalité en est un exemple), il suffit d’imaginer une ligne horizontale sur le visage de votre interlocuteur en y plaçant les lettres M, N et V dans l’ordre alphabétique. Le M sera à gauche du nez. Si les yeux sont de ce côté, là on a un mensonge. Le V est à droite du nez et si les yeux sont de ce côté-là, il s’agit de la vérité.



Avec la technique MNV, on remarque que l’interlocuteur cherche un souvenir (vérité)

Si toute fois vous rencontrez malgré cela des difficultés à vous s’en souvenir, le plus simple est de faire ce qu’on appelle un étalonnage. Cette technique me permet notamment de remporter un nombre incalculable de fromages au Trivial Pursuit. Etalonner, dans le cas des yeux, c’est prendre une référence sur leur orientation chez votre interlocuteur. C’est ce que je vous propose dans l’exercice ci-dessous :
EXERCICE : Si je vous demande : « De quelle couleur était la tapisserie de votre chambre d’enfant ? » Votre cerveau va chercher dans ses souvenirs, il fait appel à sa mémoire visuelle. C’est l’hémisphère droit qui est de la partie. Dans le même temps, votre regard va s’orienter automatiquement vers la gauche !
Maintenant, si je vous demande : « Imaginez un lapin bleu à 4 oreilles » A priori, je dis bien à priori, vous n’en avez jamais croisé et donc vous n’allez pas faire appel à votre mémoire mais à votre imagination et créer de toute pièce ce lapin bleu à 4 oreilles. C’est l’hémisphère gauche qui prend le relais et votre regard va s’orienter vers la droite !
Il est important de ne pas dire en amont ce que vous faites avec ces questions visant à établir votre référence. J’ai eu l’occasion d’expliquer ce principe avant d’effectuer le test. Le résultat est complètement faussé car la réaction de la personne en face n’est pas naturelle. Elle aura tendance à vous fixer.
Laissez-moi vous partager un jeu que je faisais il y a quelques temps en tant qu’animateur dans les colos d’été. Il vous permettra de vous entrainer et mettre ce principe en application. Ce jeu de présentation, que je faisais en début de saison, consistait à ce que chacun raconte 2 vérités et un mensonge qu’il ou elle avait vécu. L’objectif pour les autres était de deviner quel était le mensonge parmi les 3 propositions : Par exemple, « J’ai déjà vu en vrai B. Obama, j’ai déjà vu en vrai N. Sarkozy, j’ai déjà vu en vrai le Dalaï Lama ». Quel est le mensonge ? Après avoir lu ce guide, vous serez imbattable.

3) LES GESTES DU MENSONGE




En situation de stress, par exemple lorsque l’on ment, nous ressentons des micro-démangeaisons. Très rarement, on remarque le fait que l’on se gratte. Certains gestes consistant à se gratter mettent en évidence l’usage du mensonge. Parfois, ces gestes sont simplement déclenchés par une légère déformation de la vérité dans le but de mettre en valeur les propos. D’autres fois, il s’agit d’un énorme bobard. Dans ce chapitre, je vous présente les 7 gestes les plus communs du mensonge. Si vous en repérez plusieurs, vous disposerez de précieux indices sur l’authenticité des propos de votre interlocuteur.
Sur le blog du Décodeur du Non-Verbal, je parle des enfants qui se couvrent la bouche lorsqu’ils racontent un mensonge. C’est un geste manifeste car ils ne souhaitent pas au fond que leurs mots sortent de leur bouche. Egalement, lorsqu’ils ne veulent pas entendre les réprimandes de leurs parents, ils se couvrent les oreilles. S’ils assistent à quelque chose qu’ils ne souhaitent pas voir, ils se recouvrent les yeux avec les mains.
Lorsque l’on devient adulte, ces gestes sont toujours ancrés en nous. Ils deviennent simplement plus rapides et subtiles mais apparaissent lorsque l’on dissimule la vérité. Ces gestes sont également associés au doute, l’incertitude ou l’exagération, tous ces ingrédients étant présents dans le cocktail du mensonge.
a) LA MAIN COUVRE LA BOUCHE
La main vient couvrir complètement ou partiellement la bouche.
Le cerveau demande en quelque sorte à la main d’empêcher les mots faux de sortir de la bouche.
Certaines personnes dissimulent ce geste en faisant semblant de tousser.

b) SE GRATTER LE NEZ
Les microdémangeaisons à la base du nez expriment dans certains cas le mensonge de la personne qui parle. (Bill Clinton devant le Congrès, pendant le procès de l'affaire Monica Lewinsky, s'est gratté trois fois le nez... ). Ce geste peut être un simple passage rapide du doigt sous le nez.
c) SE GRATTER LE COIN INTERIEUR DE L’OEIL
Un enfant se cache les yeux afin de ne pas voir quelque chose qu’il trouve désagréable. Lorsqu’un adulte ne veut pas voir quelque chose qui pourrait l’écoeurer, il peut se frotter l’oeil.
Frotter son oeil est une tentative du cerveau de bloquer la tromperie, le doute ou le dégoût occasionnés par ce qu’il voit.
Dans le cas du mensonge, il s’agit de ne pas voir la personne à laquelle on ment. Les hommes se frottent souvent rigoureusement l’oeil lorsqu’ils mentent et si le mensonge est un vrai bobard il aura même tendance à fuir du regard. Les femmes n’y vont généralement pas aussi frénétiquement (à cause du maquillage peut-être). Elle remplace ce frottement par des petits mouvements discrets au-dessus de l’oeil.
d) SE GRATTER LE COU
L’index de la main (généralement celle qui écrit) vient gratter le cou en dessous du lobe de l’oreille. Des études ont été menées à ce sujet. En moyenne, la personne se gratte entre 4 à 5 fois lorsqu’elle ment. Se gratter le cou est un fort signal de doute et d’incertitude, notamment sur ce que la personne dit ou sur ce qu’elle entend.

e) DESSERRER LE COL DE CHEMISE

Il s’agit d’un dérivé du point précédent. Lorsqu’une personne a l’impression de se faire prendre, elle ressent une démangeaison au niveau du coup. L’afflux sanguin plus important vient dilater les vaisseaux.
Avec le port du col de chemise, la pression sanguine au niveau du cou augmente par le mensonge.
Pour se libérer de cette sensation désagréable, la personne glisse son doigt entre le col de la chemise et son cou (voire le déboutonne).
Dans ce cas, le menteur suspecte qu’il va se faire attraper et que son mensonge ne passe pas.
f) METTRE LE DOIGT DANS LA BOUCHE
C’est une tentative inconsciente pour revenir d’un état d’anxiété à un état plus neutre. Cela vaut aussi lorsque l’on se ronge les ongles
Ce signe apparaît lorsqu’une personne se sent sous pression.
Par exemple lorsqu’elle ment.
Tous ces éléments sont de précieux indices dans votre traque du mensonge. Il faut cependant aussi porter attention à ce que dit l’ensemble du corps et au contexte. Par exemple, une personne allergique ou enrhumée peut se gratter le nez. Ce geste ne fait pas pour autant de lui un menteur.


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